QUE RESTE-T-IL DE L'HÔPITAL PSYCHIATRIQUE ? (1de2)

  Le Dr. Marc Sasseville sort d'une entrevue avec une patiente. La jeune femme, qui vient de vivre une rupture amoureuse, a menacé, au cours de la nuit dernière, de s'ouvrir les veines. Sa mère paniquée, l'a amenée à l'urgence de l'hôpital psychiatrique Louis H.Lafontaine de Montréal. Qu'a fait le Dr. Sasseville ? '' Je lui ai donné son congé. Et c'était la bonne chose à faire, avec ce genre de cas ''.

  '' Pourquoi '', lui demande-t-on alors ? Et il explique les principes de base de la psychiatrie concernant les '' borderline '', ceux qui souffrent de troubles de la personnalité limite, la maladie de la décennie. Elle affecte le tiers des 4500 personnes qui se présentent à cette urgence, annuellement !

  Et la menace de suicide n'est que verbale pour eux. Ils ne veulent pas mourir,ils veulent seulement que leur vie change. Et la pire chose à faire pour eux, serait de les hospitaliser car ce serait ni plus ni moins qu'un plâtre psychologique... et la plupart du temps, ils régressent.

  Dans cet hôpital, pas de gros néons, pas d'appareils sophistiqués. Ce qu'on soigne en ces lieux, se sont des cerveaux. Essentiellement avec l'aide d'autres humains !

  Et ici, les chaises et les tables sont vissées au plancher. Il y a des agents de sécurités et un détecteur de métal à l'entrée. Les gens qui s'y présentent arrivent souvent menottés, attachés sur civière et encadrés par quelques policiers.

  Et France Séguin-Cabot, une toute petite femme aux grands yeux bleus, est l'une des personnes qui reçoivent ces malades. Elle leur parle, avec sa voix infiniment douce. '' C'est mon arme, dit-t-elle en souriant. C'est très dur. Parce qu'il y a des drames humains épouvantables '', ajoute-t-elle...

Fricot

* La photo  ci-haut provient de la collection de F.Segalen, artiste-peintre breton ( http://www.f-segalen.com )