L'HÔPITAL DANS LA VILLE ! ( 2 DE 2 )

'' Locataires en liberté surveillée ''

   À première vue, rien ne distingue les Appartements Du marché et Popart des immeubles voisins, dans les quartiers Hochelaga-Maisonneuve et Centre-Sud à Montréal. Rien. Sinon la présence d'intervenants, jour et nuit dans ces immeubles abritant des petits logements. C'est le '' nec plus ultra '' en matière de désinstitutionnalisation.

   Ici, les malades, dont la majorité souffrent de schizophrénie, vivent dans leur propre chez-eux. Ils bénificient évidemment d'un suivi médical de l'Hôpital Louis-H.Lafontaine. Et pour les épauler dans les tâches quotidiennes, les locataires ont aussi l'aide des intervenants.

   Mais pour le reste, ils vivent leur vie...

   '' J'ai connu des gens qui ont passé cinq ou six ans attachés à leur lit et qui vivent aujourd'hui en logement autonome. Il y  eu de belles victoires '', dit Louis Evangéliste, responsable clinique des Appartements Du Marché. '' Les intervenants n'ont qu'un but: favoriser l'autonomie. On essaie de se rendre le plus inutile possible '', résume M.Evangéliste.

   Martin est un des locataires. Il a 23 ans et a écumé le réseau des Centres jeunesse jusqu'à 18 ans. On lui a alors remis ses effets personnels dans un sac à ordure et  on lui a dit de se débrouiller !

   ''Bonjour, je suis François; peintre à temps partiel et schizophrène à temps plein ''...

   Marguerite a du mal a contenir ses larmes tellement elle est heureuse d'avoir des visiteurs. Après avoir grandi à l'hôpital, c'est la première fois, à l'âge de 63 ans, qu'elle se retrouve en logement. Seule...

   Pour ces gens qui ont été institutionnalisés et surprotégés, la solitude est un nouvel ennemi. Et ses victimes sont nombreuses derrière les portes des logements supervisés...

Fricot