LE GRAND TERMINUS DE LA SANTÉ MENTALE ! (2 de 2 )
Dans cette hôpital bien particulier qu'est l'Institut Philippe-Pinel, tout est calculé pour réduire les risques. '' Penser au risque, à Pinel, c'est comme penser à l'asepsie dans une salle de chirurgie. C'est une évidence '', résume Pierre Gendron,responsable des services externes de cet hôpital.
Dans chaque unité, il y a une préposée. Devant la console, on se croirait dans la tour de contrôle d'un grand aéroport, et on surveille tout, jour et nuit.
Un patient suicidaire est transféré en '' chambre molle '', préparée spécialement pour eux, où il n'y a aucun outil de destruction. Tout est mou, doux et indéchirable. Un cocon pour le désespoir...
Il y a également des ateliers d'horticulture, de reliure, d'arts plastiques, gymnase, piscine, chorale, zoothérapie. Il y a beaucoup a faire ici pour qui veut s'occuper. '' Grosso modo '', la moitié des patients descendent chaque jour aux activitées.
Les patients internés à Pinel sont loin d'être tous des criminels... Il y a Steve. ll n'a pas commis de gros délits: après avoir été amené à l'urgence plusieurs fois en quelques semaines, il a fini par démolir un mur de son logement. Mais son délire paranoïde est tel qu'il a été jugé dangereux. Il pourrait, sous l'effet de sa psychose, finir par agresser quelqu'un. Et avec la carrure qu'il a, on n'ose pas imaginer le résultat.
Vincent aussi est en attente de traitement. Début trentaine, le jeune homme à l'air d'en avoir 19. Il est le prototype d'une nouvelle clientèle, schizophrène, dont les problèmes de santé mentale sont aggravés par la drogue.
'' La drogue, c'est une plaie '', résume la psychiatre Jocelyne Brault. '' ¨Cà empire les symptômes, et çà les masques en même temps, puisqu'à l'urgence, on juge qu'ils sont simplement drogués et pas malades !
Et il y a Denise, la vedette de la chorale de Pinel l'an dernier. Une superbe voix. Et dans cette voix, il y a quelque chose d'infiniment puissant: l'espoir. Le vrai..
Fricot